Le combat des chefs
Trois années durant, l’épreuve se déroule sur l’île de Porquerolles à bord de douze monotypes fournis par le chantier Bénéteau. Le principe est simple : convier des hommes politiques, des chefs d’entreprise, des «stars» des médias, des pilotes de F1… ainsi que de grands marins pour «leur tenir la main» trois jours durant.
«Si vous demandez à un «chef» de prendre la barre, il la prend même s’il ne sait pas barrer !» s’amusait à répéter Bruno Troublé lors du lancement de l’événement.
Vu son succès dans les années 80, le First Class 8 va être suivi par les First Class 10, 12, et Europe, qui très vite vont s’imposer comme des supports incontournables, que ce soit pour les championnats de match racing, ou les épreuves corporatives tels que le Défi des ports de pêche ou le Combat des chefs.
Une nouvelle approche de la régate
Imaginé par Bruno Troublé, ancien double sélectionné olympique, barreur du défi français pour la Coupe de l’America en 1977 et 1980, notamment créateur de la Louis Vuitton Cup, organisateur d’événements, et par Sophie Roynette, dont le mari Patrice présidait alors l’UNCL, «le combat des chefs» avec le support des champagnes Veuve Cliquot, illustre parfaitement cette nouvelle approche «épicurienne» de la régate.
La sœur de Bruno Troublé, Agnes b, Gaston Deferre, Patrick Poivre d’Arvor, Jean-François Deniau, Claude Perdriel, Bernard Tapie, Lindsay Owen Jones, Dominique Baudis, Jean Alesi, Philippe Alliot… se rencontrent afin de s’affronter le temps d’un week-end festif. Ces « chefs » doivent donc obligatoirement barrer, mais sont conseillés par d’illustres champions de voile – Marc Pajot, Eric Tabarly, Jean-Yves Terlain, Yvon Fauconnier, Philippe Poupon…
Rencontre Deferre Tapie !
L’homme d’affaire Bernard Tapie qui vient de racheter le club de foot de l’OM, croise pour la première fois Gaston Deferre, l’indéboulonnable maire de Marseille, régatier émérite sur ses Palynodie. Ce dernier ne sachant pas trop si Tapie est plutôt de gauche ou de droite, lui demande tout de go : «vous êtes plutôt bâbord ou tribord ?» Bernard Tapie ne connait pas grand-chose à la voile, et plus tard va racheter Club Méditerranée, l’ancien monocoque de 72 mètres d’Alain Colas, rebaptisé Phocéa, mais veut absolument gagner cet événement très médiatisé !
Alors que le règlement impose au «chef» de barrer, l’homme d’affaire demande à Marc Pajot, de discrètement s’en occuper, lui tenant le stick – une rallonge de barre -, et faisant fi de conduire le voilier…