Le premier Salon Nautique au CNIT

François Chevalier
Culture
1er Salon de la Plaisance au CNIT, 1962 ©Guy Lévèque
En 1962, alors que le premier Salon date de 1926, les membres du Syndicat Jouët choisissent le tout nouveau CNIT de la Défense pour ouvrir ce qu’ils n’ont pas peur d’appeler le 1er Salon de la Navigation de Plaisance !

1962, 1er Salon Nautique au CNIT

L’année précédente, en 1961, pas moins de trois Salons Nautiques ont eu lieu en France, dont deux à Paris et un à Cannes, tous patronés par la Chambre Syndicale des industries nautiques. Le dernier de l’année, du 29 septembre au 15 octobre, sur les quais entre le Pont Bir-Hakeim et le Port Debilly, a été une réussite, environ 300 000 visiteurs s’y sont pressés. Même le Président de la République, le Général de Gaulle, a visité ce salon, guidé par le Commissaire général et Secrétaire de la Chambre Syndicale, Roland Nungesser. Mais certains constructeurs et plaisanciers n’ont pas apprécié la tournure qu’à pris cette Chambre, et ont créé fin 1960 le nouveau Syndicat National des Constructeurs et Négociants en Matériel de Navigation de Plaisance.

Le premier but est clairement fixé, organiser un Salon en janvier 1962 au CNIT au Rond-Point de la Défense. Les membres, contrairement à la Chambre, sont des gens de la profession, comme Jean-Pierre Jouët, le Président, Roger Mallard, Jacques Gaudin tous trois constructeurs, Pierre Lavat fondateur de la revue Bateaux, ou Paul Jacob, pratiquant la course-croisière. Pendant toute l’année 1961, on assiste à une guerre des Salons. Devant les attaques à tous les niveaux de la Chambre, la demande d’autorisation officielle est accompagnée d’une note peu élogieuse “Le Salon actuel est entre les mains d’une entreprise privée…qui pendant des années, ont tenus dans le mépris les vrais professionnels de la plaisance…“

1er Salon de la Plaisance au CNIT, 1962 ©Guy Lévèque

Un lieu prestigieux mais difficile d’accès

Le CNIT (Centre National des Industries et des Techniques) était alors le bâtiment le plus moderne de Paris, une voûte en béton armé de six centimètres d’épaisseur pour une portée de 218 mètres, reprise sur trois culées de béton reliées par des tirants en câbles d’acier. Par contre, l’environnement et les accès ne sont évidents. À deux pas d’un des plus grands bidonvilles de France, à Nanterre, entouré de chantiers en cours, sans métro, juste des bus de banlieue souvent surchargés, le quartier n’avait rien d’attirant. De plus, si la performance architecturale assurait esthétiquement, l’installation de chauffage était encore en travaux. Or, la date, finalement avancé d’une semaine, correspond aux premières chutes de neige à Paris.

1er Salon de la Plaisance au CNIT, 1962 ©Guy Lévèque

Une perle parmi les nouveautés

Le premier Salon de la Navigation de Plaisance se tient donc du 5 au 14 janvier, sur le Niveau 3 du CNIT, avec seulement 23 000 m2. Trois cents bateaux sont exposés dont près de la moitié sont en plastique, et une dizaine en métal. Alors que le plastic était jusque là réservé aux dériveurs et aux petits bateaux à moteur, quelques modèles habitables allant jusqu’à 9 mètres marquent le mouvement que prend la construction française. Arcoa, Lanaverre, Jeanneau et Rocca sont absents à cause de leurs attaches avec les salons organisés par la Chambre Syndicale, mais certains modèles sont présents sur les stands de distributeurs. Si la foule était absente, environ 50 000 visiteurs, les acheteurs ont répondu présents. Jouët réussi à vendre 170 exemplaires du Golif présenté pour la première fois.

1er Salon de la Plaisance au CNIT, 1962 ©Guy Lévèque

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