Le Grand Pavois de La Rochelle
Grand Pavois : Rentrée nautique Incontournable
Rares sont celles et ceux croyant à ce salon à flot automnal en pleine rentrée des classes. Pourtant le Grand Pavois lancé en 1973 allait prouver le contraire non sans succès. Elu un an plus tôt maire de La Rochelle, Michel Crépeau qui aimait le bateau, comprît rapidement que «sa» ville ne manquait pas d’atouts quant au développement du nautisme sous toutes ses formes. Nombre de chantiers, voileries, sociétés d’équipement, d’accastillage et de services étaient installés ici.
En 1972, le jeune maire inaugura alors le Port des Minimes : 70 hectares, 4 600 anneaux et 300 places pour les visiteurs, soit l’un des plus grands ports de plaisance d’Europe… avec à quelques milles l’Île de Ré et son accès aisé, sans réelles difficultés pour la navigation. Une année plus tard, au printemps 1973, et malgré le choc pétrolier qui secoua la planète, avec le risque d’un terrible coup de frein quant à l’expansion de l’industrie nautique alors en plein essor, une douzaine de sociétés appartenant au syndicat rochelais de navigation et de plaisance eurent l’idée et la volonté de créer un événement, afin de valoriser la filière nautique locale.
Un pari aussi osé que réussi !
Le leitmotiv tenait en une question. Pourquoi ne pas imaginer un salon nautique à flot au mois de septembre, quand la météo est encore estivale et que les vacances sur l’eau sont encore dans les têtes ? En mars, il fût alors organisé une assemblée générale constitutive. Le temps pressait si l’on voulait que le salon ouvre en septembre. Roger Mallard présida cette première réunion.
Autour de la table, étaient réunis la Société des Ateliers et Chantiers Amel, le chantier naval Jean-Pierre Brémaud, la voilerie Chéret, le comptoir maritime Rochelais, le chantier Dufour, l’architecte naval Philippe Harlé, le chantier Fernand Hervé, les sociétés Naviga-Sports, Quéré-Paillard et Soférac. Henri Tonet dit Amel, et qui était à la tête du chantier éponyme – Amel étant son nom de résistant – prit la présidence de l’association en charge des problèmes administratifs généraux, juridiques et financiers. Il apporta même sa caution à la banque pour que la première édition puisse se dérouler.
Guy Phélippon présida la commission en charge de l’organisation pratique et paya de sa poche la fabrication du premier catalogue. Michel Dufour, en charge de la promotion et publicité, eu l’idée d’appeler le salon «Grand Pavois», clin d’œil aux pavillons déployés une fois au port sur nombre de navires.
Reconnaissance de l’Etat
L’association «Grand Pavois de La Rochelle» fût ainsi reconnue par l’Etat. Elle avait «pour objet la présentation au public, à flot et à terre, de tous types d’embarcations destinés à la plaisance et de leurs accessoires d’équipement et d’armement, ainsi que toutes les activités se rattachant directement à la profession». Lors de la première édition du 20 au 23 septembre 1973, 34 exposants répondirent présents et 64 bateaux furent réunis à flot sur les deux premiers pontons au pied du forum des Pertuis.
Près de 4 000 visiteurs se pressèrent sur les pontons, et le dimanche, il fallut même en limiter l’accès pour des raisons de sécurité. Le rendez-vous automnal qui va fêter en 2023 ses cinquante ans, devint très vite incontournable. Et avant de déguster des fruits de mer sur le vieux port en fin de journée, il était possible d’aller essayer les bateaux, en tirant quelques bords entre la Tour Richelieu et les Pertuis. La belle idée séduisit immédiatement. Aujourd’hui encore, cette tradition reste solidement ancrée.