Les débuts des sports nautiques
Origines
Chacun a son interprétation de l’origine du ski nautique, selon qu’il est de ce côté-ci de l‘Atlantique, ou de la Côte d’Azur. Si l’on exclut les skis flottants, de 1904 sur le lac du Bois de Boulogne, ou les traversées de Rémy Brika, (Manche, Golfe du Lion, Atlantique ?) dans les années 1980, les français s’approprient la date de 1920. Les américains revendiquent une démonstration de Ralph Samuelson en 1922 et un brevet de Fred Walker en 1924. En 1929, des chasseurs alpins firent des essais à Annecy. Les membres du club de Juan les Pins fixent la date de fondation de la Fédération Méditerranéenne en 1935. Le Yacht Moteur Club de France, qui fut l’organisateur des 6 heures de Paris, aurait été là l’origine de la fédération unifiée (FFSN) en 1947. Mais le président Jean-Noël Bladinaire champion du monde et le YMCF ne sont pas cité dans le livre de Maxime Vazeille sur le ski nautique qui est très orienté “Côte dAzur”; Il y aurait un certain antagonisme entre Juan les Pins et Paris.
L’arrivée du bateau de ski
Le “vrai” bateau de ski est un runabout lourd, avec plus de 100 ch. in-bord. (300 ch est une bonne puissance). La vitesse doit être d’au moins 65 km/h. Un mat à l’arrière permet de fixer la corde de traction. Le pilote doit disposer d’un rétroviseur et le passager-observateur d’un siège orientable. Il faut un porte fanion pour indiquer que l’on tire un skieur.
Dans le sud on nommait cela un Chris Craft, même si c’était un Gonzague Olivier et dans le nord un Luizzi ou autre. Il faut que la vitesse soit bien constante et que la corde de traction soit aussi “raide” que possible. Le sillage doit être aussi plat que possible, mais avec des vagues bien nettes et donc une carène avec un bouchain plutôt vif. La puissance permet de “sortir” un skieur avec progressivité même s’il n’a pas la position parfaite.
La popularité du ski nautique doit beaucoup au Club Méditerranée et aux pneumatiques. Un dinghy hors-bord peut convenir pour la détente, car il n’est pas nécessaire de filer à plus de 60 km/h, mais un bon skieur qui tire en ” traversée” le fera sortir de sa trajectoire, ce qui et ne favorisera pas le slalom. A condition de faire planer le ski dès le départ, on peut “sortir” avec 9,5 ch derrière un pneumatique léger et avec 25 ch en monoski. Mais la puissance raisonnable qualité/prix est 40 à 50 ch. A défaut de mat de traction on utilise un V en cordage fixé au tableau arrière.
En mer, on fait de préférences du ski le matin de bonne heure en allant chercher du pain pour le petit déjeuner, vers 18 h lorsque le vent est tombé.
Les disciplines et ski de compétition
La forme des skis dépend de la discipline envisagée, mais on peut avoir pour les vacances, des skis mixtes : bi et mono.
Pour les disciplines approfondies, cela dépend aussi des préférences du skieur pour les fixations, les dérives, la forme, la concavité, les carres, les plans d’eau.
Plus le skieur est lourd plus les skis seront larges pour une meilleure portance. Pour le mono, on prend ce que l’on trouve, mais pour le slalom, cela devient un travail de spécialiste. Pour les figures, ou bien on a des “savonnettes”, avec une spatule aux deux bouts, ou bien des skis et un trapèze spéciaux. Le saut enfin est une discipline dans laquelle les éléments : tremplin, bateau, skis, doivent être parfaits.
Les noms de Jean-Marie Muller et Patrice Martin ont été célèbres en leur temps comme champions du monde.
Les parcours de slalom ont des dimensions très précises, réglées par un géomètre. Un câble maitre est équipé de fils perpendiculaires qui vont jusqu’au corps morts des bouées avec une fixation élastique. Sur la Seine, au YMCF, il fallait démonter et remonter chaque année les bouées pour laisser passer les mois d’hiver. Une équipe de plongeurs était alors mobilisée pour retrouver les blocs de béton qui servent de corps morts. Sous 1 mètre de vase, au milieu des arbres coulés, avec une visibilité de 10 cm, il faut se guider parfois avec des bouts étalonnés et un compas. Une solide formation pour les plongeurs chargés de récupérer en octobre les bateaux coulés lors de la course des 6 heures de Paris.
Entre adrénaline et élégance
On a fait du delta plane, du parachute ascensionnel, des sauts acrobatiques, des pyramides, etc.
Avec deux ou trois skieurs et des cordes de traction réduites de 3m, ou 6m. Des skieurs légers sortiront facilement successivement avec un moteur de 50 ch. On eut faire des figures, du slalom, des sauts par-dessus les cordes, mais tout doit être bien préparé. Il faut faire très attention à lâcher les trapèzes en cas d’incident.
Le ski de vitesse est une discipline dans laquelle un bateau de course en mer tracte un skieur. C’est très sportif tant pour le pilote, qui ne doit pas perdre son skieur, que pour celui-ci qui doit négocier les vagues pendant des heures. Les skis Relex des années 1960 avaient des fixations montées sur une plaque d’alu. En lâchant le ski on pouvait se contenter des “palettes”. Partant de là en réduisant encore la surface de glisse, on est arrivé au ski pieds nus réservé aux champions.
Au YMCF c’était la mode à une certaine époque, mais Le président Bladinaire racontait qu’un jour son ami Bernard Fichot s’est planté sur une planche pleine de clous et qu’il a fallut bricoler des chaussures avec un blindage acier. Tout le monde ou presque a fait du ski nautique, puis vers 1980 le wake board en s’inspirant du monoski de neige et du surf a fait son apparition. Il existe différentes spécialités sportives et c’est un loisir de vacances tout comme de surf derrière bateau. Mais c’est une autre histoire.
Exploration sous-marine: Bateaux et équipements
Parmi les activités nautiques, la pêche qu’elle soit sous-marine ou de surface, est la seule qui ne nécessite pas de bateau. Mais pour aller sous la mer, il faut souvent aller sur l’eau.
Entre 1948 et 1955 a Fédération (FFESSM) a suivi le même type de zizanie que le ski nautique, entre le sud et Paris, mais ici c’est Marseille qui a gagné. En effet pour pratiquer la chasse sous-marine, il faut un permis délivré par les affaires maritimes, ou la section chasse de Marseille, plus près des sportifs.
Depuis 1947, la Marine Nationale dispose de plongeurs, ce qui a permis aussi d’avoir de nombreux moniteurs civils (70 diplômes fédéraux entre 1957 et 1959). Ce n’est que vers 1954 que les vacanciers ont disposé de matériel français : masque Squale, palmes Godel ou Douglas, fusil Douglas ou Hurricane. (Ces deux marques sont françaises). Le tuba était souvent un morceau de tuyau d’arrosage. Puis deux rivaux comme Cavalero (Champion) et Beuchat (Tarzan), ont développé une industrie concurrente de la Spirotechnique (filiale d’Air Liquide, Henri Melchior était le beau-père de J.Y. Cousteau).
Des clubs ont beaucoup fait pour le développement des sports sous-marins : le Touring Club de France, le Club Méditerranée, l’UCPA (premières fosses de plongée) et bien sûr les bases fédérales, dont elle des Glénans. Les premiers chasseurs nageaient jusqu’au trou de leurs proies, ou avec n’importe quel engin flottant. Les groupes amateurs utilisaient les Zodiac Mark III (4,7 m., 10 hommes Marine) et les clubs, le premier bateau de pêche venu avec un grand pont arrière. C’est ainsi que de nombreux chalutiers ont commencé une nouvelle carrière. Puis les chasseurs utilisèrent des Mark I et Mark II. Pour deux chasseurs le minimum était un Junior avec un moteur de 9,5 ch., mais pour quatre plongeurs il fallait plutôt 4,20 m (6 hommes Marine) et 40 ch. Chez Zodiac les Mark V, quelques Mark III furent prêtés au Club CIP Bendor et à la Fédération, pour la sécurité des compétitions de chasse. La revue de JAF (Jean-Albert Foex) l’Aventure sous-marine avait de bonnes relations avec Zodiac et publiait régulièrement des conseils pour aménager un pneumatique. Le Zodiac devint ainsi, LE bateau de plongée par excellence.
Pour concurrencer cet état de fait, Le chantier SMAP-Neptune, d’Yves Buissonade a équipé une coque existante avec des banquettes pour plongeurs mais cela n’a jamais bien percé. Les bateaux en alu eurent plus de succès, tant en monocoque en V, qu’en catamaran. Mais avec le développement de la plongée, les clubs voulaient aller vite pour faire deux sorties le matin et plusieurs l’après-midi. Le choix s’est donc porté sur des semi-rigides avec un moteur hors-bord pour transporter jusqu’à 20 plongeurs. Le hors-bord prend moins de place à l’intérieur qu’un in-board et l’avènement des moteurs 4 temps en a assuré la promotion.
Dans les pays tropicaux, le pneumatique est délaissé au profit de productions locales. Les plus aboutis sont des catamarans avec un moteur h.b. pour chaque coque, une petite cabine à l’avant avec sortie vers un petit pont avant pour le mouillage, une timonerie contre la cabine, une mise à l’eau entre les coques à l’arrière et une de chaque côté de la cabine. Ajoutons à cela des échelles de remontée avec des marches plates et des petites plateformes. Les blocs de plongée sont placés sur les côtés dans le dos des plongeurs, avec la possibilité de les relier à un compresseur.
Pour les clubs aisés, on a vu parfois encore plus grand, avec des unités de 20 m équipées d’une large plateforme arrière sur toute la largeur pouvant être remontée hydrauliquement. Les blocs-bouteilles sont stockés sur la plateforme et le, ou les, compresseurs sont dans la salle des machines en prise directe, ce qui limite le maniement lourd des blocs.